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Maghreb Actualité

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Derniers commentaires
8 juin 2009

Discours d'Obama -

Vous partez du principe que l'Islam n'est pas une religion moderne, qu'il ne le sera jamais, et que par conséquent quoiqu'en en dise, ce ne sera qu'un galimatias contre les femmes
La modernité doit être choisie par les musulmans, pas n'importe quelle modernité
Ce qui me fait sourire ce n'est pas ce que vous dites, mais la façon un peu dogmatique dont vous le présentez, l'esprit dogmatique par définition me fait sourire
Cela doit être leu libre choix, et ce n'est pas au nom de la pensée libérale qu'il faudrait interdire le voile
Il faut cesser de réduire la relation à l'islam au foulard, ce qu'obama a dit et qui est le plus important c'est: l'Amérique est une grande nation musulmane...ce serait bien qu'en France on entende ce genre de discours

A aucun moment il m'a parlé de monde musulman, mais de sociétés majoritairement musulmanes, et il a terminé en soulevant le problème de l'éducation, car la véritable liberté c'est l'éducation des femmes

Beaucoup plus important que ce discours périphérique et le dogmatisme de certaines pensées


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8 juin 2009

Discours d'Obama -

L'Iran est incontournable de toute solution régionale
L'Iran et dit et répète,qu'on soit d'accord ou pas: que l'arme nucléaire est anti-islamique, et nous n'allons pas dans ce sesn mais là personne ne l'entend
Nous n'entendons que "vous avez l'intention"
Quelles preuves veut-on de l'Iran qu'ils n'iront que dans le civile?
C'est une manoeuvre de distraction
Parce que ceux qui donnent le ton sur le problème iranien ce ne sont pas les USA mais Israel
Qui à chaque fois qu'on parle d'un conflit dans la région parle du danger iranien
Alors que jusqu'à preuve du contraire le seul danger dans la région c'est Israe



5 avril 2008

Sarkozy nous prépare à la guerre des civilisations

Article paru sur Come4news

pape

Une analyse pour la compréhension du monde où Sarkozy l’ Américain nous entraîne, pour notre perte et la perte de l’identité française.
Vous avez bien lu : La perte de notre identité française. Ce n’est pas rien, c’est terrible !
Donc, il faut se souvenir que Sarkozy était dans sa jeunesse membre, ou au moins sympathisant, je ne me souviens plus, d’un groupe d’extrême-droite appelé : " Occident ".
Comme son nom l’indique, il prônait la supériorité - raciste, en quelque sorte - de l’Occident sur tout le reste.

Revenons à l’ Afghanistan : Les Russes qui en réalité sont les vrais vainqueurs de la guerre de 39-44, contrairement à un autre mythe voulant nous faire croire que les Américains étaient les "sauveurs", sont réputés pour leur opiniâtreté. Or, ils se sont embourbés en Afghanistan. En réalité, les Américains ne feront pas mieux, même avec l’aide du bataillon français symbolique ... d’un petit millier d’hommes. Cette guerre, outre qu’elle est coloniale, impérialiste, ne sera pas gagnée.

Et pourtant Sarkozy le cow-boy fanatiquement épris du modèle de vie américain, matérialiste, axé sur la réussite, l’opulence, la force, le clinquant - toutes valeurs d’ailleurs incompatibles avec la foi chrétienne dont se réclament nos voisins d’ Outre-Atlantique -, tient absolument à impliquer nos troupes.
Il est clair que pour lui, ce pas a une grande valeur, symbolique : En l’accomplissant, Sarkozy se place délibérement dans une optique de défense des valeurs de l’Occident, aux côtés de l’homme le plus discrédité et le plus haï dans le monde : Georges Bush.
En faisant cela, le Président français prépare notre pays non seulement à intégrer l’ OTAN dont les Français ne veulent pas, mais à promouvoir la fameuse guerre de civilisation chère à la bande d’illuminés néo-cons américains. En d’autres termes, Sarkozy va impliquer les Français dans une intégration à une organisation militaire sous commandement américain dont ils ne veulent pas, mais pire encore, dans une guerre idéologique contre un ennemi fabriqué de toutes pièces (ne serait-ce que pour détourner l’attention des vrais problèmes) : islamique. En amalgamant, au passage, Islamisme et Islam, alors que presque tous les Musulmans sont parfaitement intégrés et opposés à des guerres de prestige, de colonisation, préventives, etc.

L’Iran ne veut pas la guerre, entouré de pays hostiles il cherche, au pire, à se doter de l’arme nucléaire comme simple instrument de dissuasion. On le comprend, c’est son Droit le plus absolu, et une nécessité vitale, face à ses voisins belliqueux et prêts à n’importe quoi pour s’emparer de ses ressources ( c’est du vol ), et pour contrôler cette zone stratégique. De surcroît, l’OTAN souhaitera tôt ou tard, et probablement plutôt tôt que tard, s’en prendre à la Syrie, coupable de non-alignement. De quoi attiser la haine contre l’ Occident, le terrorisme qu’on veut combattre... et même l’Islam que cette croisade judéo-chrétienne qui ne dit pas son nom (j’aimerais d’ailleurs connaître le rôle exact de ce Pape) souhaiterait pourtant, au fond, éradiquer.
Autant dire que la Syrie, comme l’Irak laïcs, sombrerait dans le chaos, les guerres intestines entre confessions différentes, tribus différentes, etc - ce que recherchent certainement les décideurs du monde, heureux de dresser les habitants, les régions, les peuples, les uns contre les autres, pour mieux les affaiblir, les contrôler, les dominer.

L’heure est très grave : En envoyant des troupes en Afghanistan, en rapprochant la France contre son gré de l’OTAN, en réalité Sarkozy prépare notre entrée en guerre, au nom de la défense d’une certaine civilisation - occidentale. Notez d’ailleurs qu’il nous a en quelque sorte préparés, non avant les élections, hypocritement et avec la complicité de médias très coupables, mais en parlant de "civilisation", un mot important pour lui, et pour nous générateur de souffrances, de racisme, de colonialisme, de barbarie - oui, de barbarie, justement, le mon antynomique de civilisation.
Ainsi, on nous aura trompés sur toute la ligne : avant les élections, maintenant en nous cachant les motifs véritables et en nous entraînant contre notre gré dans des aventures lourdes de risques, et demain en nous faisant rentrer probablement dans une guerre nucléaire sinon mondiale - aux premières loges, derrière des capitaines infâmes, lourdement protégés dans leurs bunkers dorés.

Cet homme-là est très dangereux. Il trahit la France, sa spécificité, le général de Gaulle dont il ose se réclamer, il agit en parvenu qui se croit tout, absolument tout, permis, comme si notre pays était sa propriété - même de nous entraîner dans les plus effroyables aventures, contraires à notre volonté d’indépendance et à nos traditions. La France a une Histoire, des valeurs, une vocation, totalement contraires à l’aventurisme du nouveau Président : Il n’a rien compris à notre mentalité, à notre génie propre. Et il piétine nos aspirations.
Il faut empêcher cet homme de nuire à nos intérêts en prétendant les incarner, alors qu’il n’est qu’un homme de mains des néocons au pouvoir, américains, anglo-saxons, israéliens, français. Nous ne voulons pas être un simple rouage de la machine de guerre américaine, nous ne voulons pas mener la guerre de l’ Occident judéo-chrétien contre les Musulmans.

Il est urgent d’ exiger la destitution de Sarkozy avant que le point de non-retour ne soit atteint, avant que nous ayons mis le pied dans un engrenage qui nous emportera tous.
Eva

MEDIAS, suite à un article publié dans mon blog R-sistons à la désinformation... http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/

Au journal de 2O h sur FR2, hier, seulement un court mot anodin de Pujadas sur le sommet de l’OTAN, glissé, pardon, perdu, au milieu d’annonces sans importance. Et tenez-vous bien, Calvi, dans son C dans l’Air, nous a entretenus du terreau du terrorisme, l’islamisme - au lieu de nous parler des changements vitaux qui se préparent en matière de politique étrangère ! Sans doute perfidement, machiavéliquement, pour nous amener à la croisade de l’Occident contre les nouveaux ennemis qu’Il s’invente après les communistes.... et qu’Israël ne cesse d’appeler de ses voeux, pour protéger son territoire en faisant le vide autour de lui. Effrayant retournement de l’Histoire pour ceux qui ont tant souffert et qui s’apprêtent, aujourd’hui, à exterminer ceux qui les gênent, comme les Nazis avant eux. Alors que leurs propres citoyens aspirent pour beaucoup à la paix, et plongent dans la misère.
Ainsi, là comme ailleurs, les dirigeants ne représentent jamais les aspirations de leurs peuples. Les équipées guerrières coûtent fort cher, et rapportent beaucoup aux industriels de l’Armement ! Qu’on remerciera d’ailleurs en leur offrant sur un plateau d’argent les Médias, des mandats électifs, des fortunes immorales, et même des rues à leur nom. Au lieu de les traduire devant un Tribunal pour crimes contre l’ humanité !
Eva

Blog à visiter: http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/

Tout change, oui toute notre diplomatie se transforme, on envoie les troupes en Afghanistan sans informer les Français ni demander leur avis - les premiers avisés étant les nouveaux alliés anglais, un comble ! - , on nargue les Allemands, on s'agenouille devant les anglo-saxons, on sacrifie l'Europe puissance, son indépendance et notre indépendance et aussi notre image dans le monde, - et tous les médias se taisent ! Ils parlent de Carla ! Du tapis rouge déroulé devant notre vulgaire Président !

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5 avril 2008

Lettre ouverte au Pape

Lettre ouverte d’un musulman à Benoît XVI   par Mustapha Cherif

pape

Je viens d’apprendre avec étonnement, Saint-Père Benoît XVI, que vous avez baptisé, de manière spectaculaire, pendant la vigile pascale, un musulman converti, journaliste italien d’origine égyptienne. Je défends la liberté de conscience, que l’islam respecte, sans aucune ambiguïté, contrairement à certaines lectures fermées. Mais une nouvelle fois, je suis consterné par le fait qu’en personne, vous baptisiez un individu qui, depuis des années, est connu pour ses attaques virulentes et haineuses contre l’islam, et pas seulement contre les dérives des extrémistes. Pour preuve, il a poursuivi publiquement ses diatribes violentes le lendemain même de sa conversion. Je pensais que l’on devenait chrétien pour apprendre à aimer tous ses frères, comme Jésus. Je crains une nouvelle affaire qui donnera de l’eau au moulin de tous ceux qui veulent opposer et diviser les peuples et les hommes de bonne volonté, et confortera ceux qui prétendent que le dialogue sert à justifier des postures de diversion et de puissances hégémoniques. Pourtant le dialogue est fondé sur le bon sens ; pour être à la hauteur de ce que nos sources de vie exigent. Certains partisans du dialogue, désespérés, vont se demander si cela vaut la peine de continuer à œuvrer dans le domaine du dialogue islamo-chrétien. Alors que, depuis l’audience privée que vous avez eu la générosité de m’accorder, des progrès substantiels ont été enregistrés, comme votre visite réussie en Turquie, votre sage décision de rétablir le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et la décision, sans précédent, commune avec notre groupe des 138 savants musulmans, d’instituer un Forum de concertation, dont la première réunion aura lieu au Vatican en novembre prochain. Et depuis lundi dernier cette initiative positive du Roi d’Arabie, annoncée à Ryad en ma présence et celle d’autres théologiens, d’organiser au niveau de l’ONU une rencontre mondiale interreligieuse pour unifier nos positions face aux défis communs. À chaque fois qu’on remonte une pente, une nouvelle maladresse vient remettre en cause ce qu’on avait péniblement reconstruit. Notre destin est-il celui de Sisyphe ? Pourquoi Saint-Père, alors que je reste convaincu de vos louables intentions, donnez-vous parfois l’impression que nous entrons dans une nouvelle « guerre de religion » où le nombre de convertis servira de comptage des points ? Cet Égypto-Italien a tout à fait le droit de vouloir devenir catholique et l’Église se doit d’accueillir cette recherche : mais de la à ce que ce soit le souverain Pontife qui le baptise, en connaissant sans doute sa ligne de conduite, il y a là un signe fort inquiétant.

Question de confiance
Des croyants, musulmans et chrétiens, vont penser que c’est une forme de provocation délibérée. Une, ou cent, ou mille conversions ne sauront masquer les problèmes de fond que vit l’Église en particulier et d’autres soucis que connaît chaque communauté. En ce qui concerne la musulmane, riche de près d’un milliard et demi de croyants, les mosquées ne désemplissent pas, mais je reconnais ses difficultés et le fait qu’elle n’est pas aujourd’hui à la hauteur de l’Appel qui la fonde. Cependant, se pose la question de confiance : ne concevez-vous les relations avec les musulmans qu’en terme, au mieux, de compétition et, au pire, d’affrontements ? Ou bien voulez-vous vraiment, comme je le crois, non pas favoriser la polémique stérile, la confrontation, la fuite en avant, mais vous placer sur le terrain des échanges, du dialogue franc et respectueux ; voire de la saine altercation, pour assumer les difficultés avec discernement, et faire reculer les discriminations, les préjugés et les violences, visibles sous des formes flagrantes ou insidieuses au Nord comme au Sud, et partant contribuer à apprendre à tous à relever les défis du vivre ensemble ? La grandeur de votre fonction suppose que vous donniez l’exemple sur la scène historique au sujet de la relation entre les grandes communautés abrahamiques. Sachez, Saint-Père, que rien ne saurait entamer notre détermination à accueillir l’autre sans conditions. Des musulmans, des juifs, des chrétiens et des humanistes, à mon avis la majorité silencieuse, savent qu’il n’y a pas d’autre alternative sage à la coexistence, en notre époque marquée par des risques sans précédent de déshumanisation. En réaction, des dérives sectaires prolifèrent ainsi que la folklorisation de la religion. Aucune communauté ne peut à elle seule rouvrir l’horizon. Rien n’est donné d’avance et la complexité de notre temps est comme insaisissable. Mais si nous savons être ensemble à l’écoute, il reste un avenir. »

* Dernier ouvrage paru : « Islam-Occident, rencontre avec Jacques Derrida », Odile Jacob, Paris, 2006

5 avril 2008

Résolution de l'ONU contre la propagande islamophobe

pape

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a condamné jeudi la diffamation des religions dans une résolution qui mentionne uniquement l'islam et critique les "stéréotypes délibérés visant des religions et des personnes sacrées dans les médias".

La résolution, soumise par le Pakistan au nom de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a été adoptée par 21 voix pour, 10 contre dont l'Union européenne et 14 abstentions.

Des journaux australiens du 27 octobre 2006 outrés par les propos d'un mufti comparant les femmes peu vêtues à de la viande non-couverte

Des caricatures de Mahomet dans des journaux danois rassemblés le 13 février 2008

Le texte s'inquiète "vivement" que "les déclarations dans lesquelles les religions - notamment l'islam et les musulmans - sont attaquées, ont eu tendance à se multiplier ces dernières années". Il mentionne les "stéréotypes délibérés visant des religions, leurs adeptes et des personnes sacrées dans les médias".

Il "déplore l'utilisation de la presse écrite, des médias audiovisuels et électroniques", afin d'inciter "à des actes de violence, à la xénophobie ou à l'intolérance" et à "la discrimination à l'égard de l'islam ou de toute autre religion".

Le Conseil se dit "vivement préoccupé par l'intensification de la campagne de diffamation des religions et le profilage ethnique et religieux des minorités musulmanes depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001."

En outre, le Conseil se préoccupe des "tentatives ayant pour objet d'assimiler l'islam au terrorisme, à la violence et aux violations des droits de l'homme".

Le représentant de l'UE, l'ambassadeur de Slovénie Andrej Logar, a regretté un texte "unilatéral, qui se focalise seulement sur l'islam".

La publication des caricatures de Mahomet dans la presse danoise en janvier et février 2006 avait provoqué une vague de violences dans le monde musulman. Plusieurs journaux de par le monde avaient repris à leur compte ces images au nom de la liberté d'expression.

En février, dix-sept journaux danois ont publié, en signe de solidarité, une caricature du prophète Mahomet réalisée par un dessinateur visé par un projet d'attentat déjoué

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5 avril 2008

Un film et une conversion : L'Europe commence-t-elle à "résister" ?

Article paru sur Alterinfo


pape


Il y a un peu plus de deux mois, une émission de radio Courtoisie, la radio de la pensée pas franchement antiraciste en France, présentait un livre intitulé « L’assaut sur l’Occident Chrétien ». Les intervenants parlaient de la nécessité d’organiser des actions de « résistance » en France contre l’invasion islamique, contre ce péril ou ce virus vert qui menace la France et l’Europe.

 

Selon ces intervenants, ce souci de « résistance » ne concernait pas que les auditeurs traditionnels de la radio, mais était aussi partagé par quelques « grandes familles juives françaises ».


Et voilà qu’un grand journal israélien « Le Jérusalem Post », sous la plume d’un célèbre journaliste sioniste étasunien, Daniel Pipes, appelle de ses vœux cette « résistance » en Europe et se réjouit des signes qui montrent que les « Européens indigènes » commencent à s’impatienter et à mener des vraies actions de « résistance ».


Pipes met l’accent sur deux événements spectaculaires qui montrent que cette « résistance » est en marche : La sortie du film « Fitna » de Geert Wilders, un député néerlandais d’extrême droite, un film destiné à diaboliser par des images chocs et des versets coraniques hors contexte. Et surtout le baptême célébré en grande pompe par le Pape Benoit XVI en personne, de Magdi Allam, un journaliste italien d’origine égyptienne, né musulman, et qui s’est converti au Catholicisme. Ce journaliste s’est illustré par des articles violents contre l’Islam et les musulmans.

Imaginez un instant que la personne convertie soit un Juif aux écrits farouchement antisionistes, quelqu’un de ceux que les sionistes traitent comme un Juif ayant la haine de soi. Est-ce que le Pape va célébrer son baptême devant toutes les caméras ? Et quelle serait la réaction de ces sionistes ? Et si en plus ce converti avait de la haine contre les Juifs et le Judaïsme ? Imaginez le tollé mondial !

 


Finalement, l’auteur n’oublie surtout pas de souligner l’essentiel. C’est que ce qui relie ces deux personnes, en plus de leur haine de l’Islam, c’est leur amitié pour Israël et les Juifs. Magdi Allam est notamment l’auteur d’un livre en italien intitulé « Viva Israele ».

 


Nous voilà donc devant une alliance contre-nature. Voilà les descendants des ennemis d’hier : des Juifs sionistes pour qui les Juifs avaient une vie de misère matérielle et morale en Europe, des Européens de la droite et de l’extrême droite racistes et jadis notoirement antisémites, et des représentants du Vatican qui, jusqu’à 1965 et le concile du Vatican II, considérait les Juifs comme responsables des malheurs qui s’étaient abattus sur le Christ et les présentait comme le « peuple déicide », les voilà tous unis devant un ennemi imaginaire et entièrement fabriqué, qu’est l’Islam, contre lequel ils appellent à lancer ces actions de « résistance »

 


Et ils « résistent » contre quoi en fait ? Mais contre rien du tout. Que des phénomènes humains qui nécessitent tout simplement des efforts de dialogue, de compréhension et de compromis mutuels, des réponses adéquates, raisonnées et de bon sens aux questions précises, au lieu d’imaginer des fantômes inexistants et d’en tomber malades.

 


Heureusement, cet ennemi n’existe que dans leurs têtes, et l’écrasante majorité des Européens et même de l’ensemble des êtres humains, quelque soient leurs confessions, ne sont pas dupes. L’échange et le mélange culturel et ethnique ont déjà commencé. Les gens se rencontrent, se connaissent et se reconnaissent. Et tôt ou tard, cette campagne de haine se retournera contre ses auteurs, et cette alliance artificielle finira par imploser. Ces gens là le savent très bien et cela ne fait que les énerver de plus en plus.


2 avril 2008

Vacances de Rêve : le Maroc sans les Marocains !

Par Stella Magliani Pour Indigènes de la République Vous avez peut-être, comme moi, remarqué la campagne massive d’affichage publicitaire à l’initiative des ExpertsduMaroc.com. On y voit une jeune femme blanche, allongée au milieu d’un décor oriental, lisant tandis qu’un bras sort de sous le tapis pour lui tendre un plateau garni d’une théière et d’un verre fourré de menthe, qu’un autre bras tend, depuis le dessous du lit, un plat où s’amoncèlent des pâtisseries orientales, qu’un autre sort d’un vase et lui tend des lunettes de soleil, et qu’un dernier, de l’autre côté, l’évente. On suppose tous ces bras arabes puisque glissés dans des manches de type oriental. Vous m’avez bien comprise : une occidentale, évidemment « éclairée », lit tandis que des mains (sans corps, sans tête, sans cervelle) lui tendent à manger et à boire. L’argument publicitaire est clair : venez au Maroc, vous n’y verrez pas de sales gueules d’arabes mais vous ne perdrez rien de ce qui vous plaît tant chez eux - leur thé à la menthe, leur pâtisserie et leur sens de l’hospitalité. C’est ça le gagnant-gagnant. Après La France aux Français, un bonus pour les vacances : le Maroc sans les Marocains. Je crois qu’on touche le fond quand on apprend qui est le commanditaire de cette campagne publicitaire : l’Etat marocain lui-même par le biais de son office national du tourisme (l’ONMT). Non seulement, dans le cadre des politiques d’externalisation de la gestion des flux migratoires et de la sous-traitance des violences faites aux migrants, l’Etat marocain (comme l’Algérie ou la Libye) doit aujourd’hui jouer le rôle ingrat de gendarme de l’Europe (à Ceuta et Melilla par exemple) et de ce fait creuser la fracture entre maghrébins et subsahariens (alors que de part et d’autre du Sahara, ils constitueraient les meilleurs alliés au sein d’une lutte anti-impérialiste), mais doit, en plus, assumer une autre externalisation aberrante : celle de la perpétuation de l’imaginaire orientaliste et colonial. La sale besogne, y compris celle-ci, c’est pour notre gueule. Il est indéniable que cette image est un concentré de l’imaginaire orientaliste et colonial puisqu’elle est entièrement structurée de manière binaire et inégalitaire, avec une distribution des rôles entre blancs et arabes entièrement ordonnée par un certains nombres d’antinomies, haut/bas, centre/périphérie, maître/serviteur, corps/esprit. Tout y est, y compris une certaine langueur qui rallie le visuel de cette pub à un imaginaire hédoniste qui fait de l’Orient la promesse de toutes les voluptés (une jeune femme lascivement étendue, les jambes dénudées). Ces bras sans corps me font d’ailleurs penser à toutes ces femmes sans têtes qui prolifèrent sur les panneaux publicitaires, pour notamment promouvoir la marque Aubade mais bien d’autres encore. Plusieurs analystes et militantes féministes ont souligné le message subliminal qui transpire sous ce type d’images : la femme n’est qu’un corps. Si la femme est un corps, le Marocain, lui, est un bras. On ne dit pas « main d’œuvre » par hasard : le bras est la métaphore du travail sous ses formes les plus subordonnées. Si, sur cette image, les bras semblent pouvoir se démultiplier à l’infini et toujours au service du personnage central, on en évitera malgré tout un : le bras armé… Ici, c’est l’arabe rêvé qui est représenté : invisible et asservi. Celui-là, je ne peux pas me le voir ! C’est bien comme ça qu’on dit quand on déteste quelqu’un ? Unes des plus constantes formes de racisme est bien c’est celle-là : invisibiliser le racisé. Cette image en est une parfaite illustration : tapi sous le lit, glissé sous le tapis ou curieusement fiché au fond d’un vase, on n’a pas trouvé mieux dans le genre ségrégation, surtout en comparaison avec la jeune femme qui, elle, surplombe la scène, allongée sur un lit, représentée de la tête au pied, dans toute son intégrité. Cette dissimulation et du corps et du visage ferait presque croire à un prolongement jusqu’au-boutiste de la loi du 15 mars 2004 interdisant toute manifestation ostensible d’appartenance religieuse : après le foulard trop islamique, exit le faciès trop basané ! Les annonceurs se disent « Experts du Maroc ». Là aussi, on peut se dire que les mots, comme les images, n’arrivent pas de nulle part : le rapport colonial c’est aussi un rapport de sujet à objet qui se construit dans le prisme d’une fausse scientificité ; le nom même du site promu par cette affiche reproduit un rapport de domination d’un sujet (les experts) vers un objet (le Maroc). Mais ne nous méprenons pas : l’office national marocain du tourisme n’est pas si servile ou, du moins, sa servilité est moins aliénée et plus rusée que ce qu’on pourrait croire de premier abord. L’ONMT sait probablement ce qu’il fait et va, a priori, chercher l’argent là où il se trouve. A trop côtoyer, malgré soi, le dominant, on finit par le connaître. On devient non pas Expert du Maroc mais expert du blanc. Et, on le sait, l’un des ressorts du dominé c’est aussi de retourner le stéréotype, de l’utiliser (puisqu’on ne peut faire autrement que de l’utiliser, il nous est assigné) afin d’en tirer profit. L’office national marocain du tourisme ne s’approprie pas par hasard l’imagerie orientaliste et coloniale mais en joue clairement pour attirer le client blanc et la cliente blanche. C’est qu’à ces deux-là, on va leur promettre le paradis sur terre. Qu’est-ce qu’ils veulent ces bons blancs ? Ils demandent pas grand’ chose : faut les voir, onze mois par an, à la botte des grands chefs, sous les ordres des petits chefs, à la solde de leurs créanciers, à la disposition de leurs familles, agissant au gré des obligations du quotidien… Ils ne veulent qu’une chose : un mois, juste un seul, durant lequel ils seront traités comme des dieux parmi les hommes. Et un lieu où leur rêve peut devenir réalité, où ils pourront enfin être servis et être les maîtres (et pour ce faire, il faut être compris : il leur faut donc un pays où ça cause un peu français), un lieu tout de même à la mesure de leurs bourses de français moyens, ils n’en connaissent qu’un seul : la post-colonie ! La vie de rêve ! Et cette vie, elle est d’autant plus rêvée par la femme blanche que, onze mois par an, les bras c’est elle ! C’est notamment pour cette raison qu’au centre de cette publicité c’est une femme et non un homme qui se fait servir. Il s’agit de s’adresser à madame. Chère madame, vous qui passez l’année à ramasser ses chaussettes, à repasser ses chemises, à étendre ses caleçons et à vider son cendrier, nous vous proposons un supplément bonus pour ces vacances, proportionnel au supplément d’asservissement que vous subissez tout au long de l’année. Ce supplément, ce sont ces bras masculins sortis de nulle part. Madame n’y résistera sûrement pas. Que proposer de mieux pour attiser son désir que de se faire servir, une fois n’est pas coutume, par des hommes ? Au-delà de cette habile intention, on peut s’inquiéter de ce que cela reproduit ou réactive : d’une part la castration symbolique de l’homme indigène en le faisant obéir à des femmes blanches (et cela n’est pas sans rappeler des politiques intentionnelles du temps des colonies), d’autre part la division des luttes puisqu’il s’agit ici d’opposer les intérêts de deux dominés. Tandis qu’on écrase du talon l’indigène, on amadoue la femme blanche en lui donnant son susucre : un mois à la place de l’homme. Et tout ça à peu de frais puisque l’inversion est incomplète : l’homme blanc, lui, ne prend pas la place de la femme. Une fois de plus le sale boulot, c’est pour notre gueule. Et une fois de plus l’homme blanc s’en tire carrément bien : en plus de déléguer aux indigènes la police des frontières et la perpétuation de l’imaginaire colonial, il leur délègue également le rachat de onze mois de slips sales qui traînent et de chaussettes qui puent, onze mois de poils de barbe au fond du lavabo, onze mois de dentifrice sur le miroir de la salle de bain, onze moins de blagues nulles, de ronflements en pleine nuit et de remarques désobligeantes. C’est ce qu’on appelle le commerce inéquitable. http://indigenes-republique.org/spip.php?article1319
2 juin 2007

L’ONU colonise la justice libanaise

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution 1757 retirant aux tribunaux libanais toute compétence pour juger les assassins de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri et leur substituant un tribunal spécial international. Considérant qu’il s’agit d’un acte sans précédent de colonialisme judiciaire, cinq États membres du Conseil l’ont dénoncé, mais ils ont en même temps considéré que les contradictions de ce texte le rendait inapplicable et ont choisi de s’abstenir. À l’évidence cette juridiction d’exception n’a pas pour finalité de dire le droit et ne se réunira peut-être jamais. Mais, pour Washington, elle devrait servir de prétexte à une nouvelle guerre contre le Liban.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 30 mai 2007, une résolution 1757 créant un tribunal spécial pour juger l’attentat ayant coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et tout autre attentat politique, commis entre le 1er octobre 2004 et le 12 décembre 2005, qui lui serait lié. Cette résolution a été adoptée à l’issue de longs débats et de vives pressions sur les États membres du Conseil. Elle a été approuvée par10 voix « pour » et 5 abstentions (Chine, Fédération de Russie, Afrique du Sud, Indonésie et Qatar), certains États qui y sont opposés considérant qu’elle est en réalité inapplicable.

Toutefois, comme l’a souligné l’ambassadeur Guangya Wang (Chine), cette résolution créé un précédent de nature à decrédibiliser le Conseil de sécurité et à saper son autorité. Le Conseil de sécurité est en train de dénaturer le droit international et de le politiser, a observé quand à lui l’ambassadeur Dumisani Kumalo (Afrique du Sud).

Pour comprendre ce rebondissement, revenons un instant en arrière. Le 14 février 2005, Rafic Hariri était assassiné à Beyrouth. Selon les premières constatations, l’attentat avait requis des moyens hautement sophistiqués et les enquêteurs libanais ne disposaient pas des formations et des matériels nécessaires pour poursuivre leurs investigations. Le président français, Jacques Chirac, avait été le premier à demander que la communauté internationale fournisse au Liban une assistance judiciaire permettant de faire toute la vérité sur ce crime. Son homologue libanais, Emile Lahoud, en était immédiatement convenu. Le Conseil de sécurité avait d’abord dépêché une mission d’évaluation, qui avait constaté l’omniprésence des services syriens au Liban et le doute qui s’en suivait quant à l’indépendance des enquêteurs libanais. Il avait ensuite créé une mission d’assistance auprès de la Justice libanaise.

Cependant, le chef de la mission d’assistance, l’Allemand Detlev Mehlis, s’était vite mué en procureur à charge. Il se faisait même appeler « procureur Mehlis » en entretenant une confusion avec ses anciennes responsabilités en Allemagne. Il s’avéra entretenir des liens anciens et étroits avec les autorités états-uniennes et chercha par tous les moyens à accuser la Syrie. Il fonda son enquête sur des témoignages douteux qui s’avérèrent bientôt avoir été rémunérés par Saad Hariri (fils du défunt) ou Rifaat El-Assad (un oncle du président syrien devenu proche de la CIA). En définitive, M. Mehlis dû quitter la scène et être remplacé par le Belge Serge Brammertz sans avoir percé le mystère.

Par un glissement progressif, la mission d’assistance fut bientôt considérée comme une mission d’enquête, prenant son autonomie par rapport à la Justice libanaise qu’elle était censée seconder. Puis, on en vint à évoquer un tribunal international spécial pour sanctionner l’enquête de cette mission. La chose est d’autant plus étrange que personne n’a jamais prétendu que ces meurtres avaient eu lieu dans le contexte d’une guerre entre deux États et devaient donc être soumis à une juridiction internationale. Personne n’a non plus contesté la capacité du Liban à faire fonctionner ses tribunaux et insinué qu’il faudrait l’assister pour rendre la justice. Aucun argument n’a été avancé pour justifier la création de ce tribunal spécial. Ce qui revient à reconnaître qu les mobiles de cette création sont inavouables.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement Sioniora a négocié un accord avec le secrétaire général de l’ONU (Kofi Annan à l’époque) pour constituer ce tribunal.
Les dates fixant la compétence du tribunal (1er octobre 2004 au 12 décembre 2005) ne correspondent pas à une période calendaire conventionnelle, mais aux attentats perpétrés contre Marwan Hamade et Gibran Tueni, dont on insinue qu’ils pourraient été liés à celui qui tua Rafic Hariri.
Le procureur, les juges et greffiers seront nommé par le Secrétaire général de l’ONU. Ils seront majoritairement non-Libanais et jouiront de l’immunité diplomatique et de privilèges fiscaux.
Le tribunal spécial sera financé à 49 % par le Liban et à 51 % par d’autres États se portant volontaires (c’est-à-dire les États-Unis, la France et leurs alliés). Il siégera hors du Liban, dans un État tiers restant à déterminer. Enfin, le gouvernement libanais sera tenu de répondre à toute requête du tribunal spécial et s’interdira d’amnistier des faits susceptibles d’entrer dans la compétence du tribunal spécial.

Reste à ratifier cet accord. Selon la constitution libanaise, pour être valide, il doit être approuvé à la fois par le président de la République, par le Conseil des ministres et par la Chambre des députés. Or, le président Emile Lahoud, gardien des institutions, s’oppose à toute perte de souveraineté ; le Conseil des ministres, après six défections, n’a plus la composition requise pour siéger ; enfin le président de la Chambre, Nabih Beri, refuse d’inscrire ce sujet à l’ordre du jour de l’Assemblée.

On aurait dû en rester là. Mais, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a décidé de passer en force. Avec ses ministres restants, il s’accroche illégalement au pouvoir. Ce pseudo-gouvernement a approuvé l’accord. Une majorité de parlementaires a fait connaître son approbation et le pseudo-Premier ministre a considéré que cette pétition dispensait d’un vote de la Chambre, pourtant exigé par la Constitution. Quant au président de la République, il a été décidé d’ignorer son existence. Au point que ses courriers de protestation adressés au secrétaire général de l’ONU ne sont pas même cités en référence dans les attendus de la résolution onusienne.

En outre, M. Siniora a négocié un document annexe avec le nouveau secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, relatif au statut du tribunal spécial. Il indique qu’en cas de concurrence, les juridictions libanaises renonceront à leurs compétences au profit du tribunal spécial. Au point même que le tribunal spécial ne se sentira pas obligé par les jugements antérieurs des tribunaux libanais.
Détail significatif, les langues de travail du tribunal spécial ne seront pas seulement l’arabe (langue officielle du Liban) et le français (langue administrative du Liban), mais aussi l’anglais, de sorte que le département d’État puisse avoir un meilleur contrôle des travaux.

Cerise sur le gâteau, la résolution 1757 a été adoptée en vertu du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Ce qui revient à dire que « la communauté internationale » (comprendre ici les États-Unis, la France et leurs alliés) se réserve le droit d’user de la force militaire pour mettre en place et faire fonctionner le tribunal spécial. Une disposition qui justifie enfin l’existence de ce tribunal : le moment venu, il servira de prétexte à relancer la guerre.

C’est très exactement ce qu’a souligné l’ambassadeur Vitaly Churkin (Fédération de Russie) : le rôle du Conseil est de garantir la souveraineté des États membres tandis que la référence injustifiée au Chapitre 7 provoquera des effets néfastes sur le Liban en particulier et le Proche-Orient en général. L’ambassadeur Nassir Abdulaziz al-Nasser (Qatar) a dénoncé une résolution qui nuit à la cohésion et à la stabilité du Liban. Cependant, a remarqué l’ambassadeur Hasan Kleib (Indonésie), en prévoyant que la mise en place du tribunal spécial commencerait au plus tard le 10 juin 2007, la résolution contredit l’article 19 de l’accord libano-onusien placé en annexe et stipulant la nécessaire ratification constitutionnelle. C’est pourquoi, les cinq membres du Conseil de sécurité opposés au texte considèrent qu’en l’état la résolution n’est juridiquement pas applicable et ont décidé de s’abstenir plutôt que de voter « contre ».

Le jeu diplomatique va se poursuivre. Les États-Unis et la France mettront en place illégalement ce tribunal dans le cadre de l’ONU, ou feindront de le faire. Les États-Unis ne manqueront pas d’utiliser les problèmes procéduraux pour justifier d’une nouvelle guerre qu’ils feront eux-mêmes ou sous-traiteront à Israël, comme en juillet-août 2006, au grand dam de la France. La Chine et la Russie se réservent le droit de ne pas reconnaître le tribunal spécial de l’ONU, mais prennent le risque de devoir s’incliner devant le fait accompli ; un risque d’autant plus grand qu’après deux ans d’investigations, on ne sait toujours pas qui sera traduit devant ce tribunal spécial. Un nouveau pan du droit international vient de s’effondrer et de nouveaux dangers menacent le Liban.

Pendant ce temps au centre de Beyrouth, et depuis des mois, se poursuivent des manifestations de protestation contre l’ingérence étrangère. Des milliers de Libanais campent pacifiquement jour et nuit devant deux bâtiments entourés d’un mur de barbelés et gardés par des blindés : le Grand Sérail qu’occupent le pseudo-gouvernement Siniora et, le jouxtant, le bureau local de l’ONU où s’affairent des fonctionnaires délégués du département d’État des États-Unis.

Thierry Meyssan
Journaliste et écrivain, président du Réseau Voltaire

2 juin 2007

Mahdi Elmandjra : "Nous avons accepté d'être humiliés"

Par Mehdi El Mandjra

peringati_11_september_copyMahdi Elmandjra a fait une longue carrière au sein des Nations Unies où il a notamment été chef de la division Afrique et sous-directeur général de l’Unesco. En 1992, il publie l’ouvrage «Première guerre civilisationnelle».

Il y développe la thèse que le conflit qui a commencé en août 1990 conduit à la première guerre civilisationnelle dont la guerre du Golfe n’est que le premier feuilleton d’un conflit Nord-Sud dominé par des considérations d’ordre culturel. Un conflit où l’enjeu est celui de la diversité culturelle face à un nouvel hégémonisme qui s’appuie sur la force et un pouvoir de destruction inégalé dans l’histoire de l’humanité. Mahdi Elmandjra revient sur les derniers déroulements en Irak.

Comment réagissez-vous à la pendaison de Saddam Hussein ?
Je pense que le rôle d’un individu dans un système est secondaire. Parler de l’Irak de Saddam Hussein ou du Maroc de Hassan II est une manière primaire d’analyser les événements car l’histoire des pays et des relations internationales ne se réduit pas à une personne, aussi importante soit-elle. Je préfère réfléchir sur des périodes de vingt à trente ans.

Comment analysez-vous le rôle des Etats-Unis en Irak ?
Tout le monde parle de 2003 comme étant l’année où l’Irak a été attaqué. C’est faux. 2003 a été l’année où l’Irak a été occupé. Depuis le 17 janvier 1991 (début de la première guerre du Golfe) à aujourd’hui, il ne s’est pas passé un jour sans que la population irakienne n’ait été bombardée. Cela fait 300 mois, soit 93 000 jours, que l’Irak est bombardé, causant depuis 1991 presque trois millions de morts. En comparaison, la guerre du Vietnam a duré 90 mois.

Comment expliquez-vous cet acharnement sur l’Irak ?
La violence des attaques à New York (attentats du 11 septembre 2001), qui sont horribles, a généré une peur qui est aujourd’hui exploitée pour gouverner. C’est ce que j’appelle la «phobiecratie». On emploie le concept du terrorisme de façon à justifier toutes les actions, y compris celles du terrorisme d’Etat. Pour moi, ce que font les Etats-Unis en Afghanistan, en Irak et dans d’autres zones du monde relève du terrorisme d’Etat qui s’attaque à l’autre terrorisme, lui aussi monstrueux. Les gouvernements du Tiers-Monde manient eux aussi la " phobiecratie ". Dans nos pays, la peur est exploitée par des dictateurs pour justifier ce qu’ils font, ceux qu’ils mettent en prison et ceux qu’ils ne jugent pas.

Comment décryptez-vous l’histoire récente de l’Irak sous le prisme de cette «phobiecratie» ?
Les Etats-Unis, mais aussi Israël, ont exploité la peur en commençant par dire qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak. On a ainsi justifié les missions d’inspection des Nations Unies, les enquêtes, puis les bombardements et le renversement de Saddam Hussein. Puis on a éliminé un homme qui a été mis au pouvoir et maintenu par l’Occident qui lui a vendu des armes chimiques. Pourquoi ? Parce qu’à un moment, Saddam Hussein était un laïc qui voulait séparer la religion de l’Etat et était disposé à combattre le pays qui a connu la véritable révolution musulmane, l’Iran. Le résultat : un million de morts, avec des armes occidentales. Puis, du jour au lendemain, ce même Saddam Hussein est devenu un danger parce qu’il a développé une puissance militaire et parce qu’il a envoyé quelques fusées sur Israël.

Quelles sont les conséquences de cette «phobiecratie»?
Les Etats-Unis, mais aussi l’Europe, ont perdu leur souveraineté sur tout ce qui concerne le droit. Aujourd’hui, les Etats-Unis imposent leurs propres normes, leurs règles, leur présence et leur renseignement. Ils imposent même leurs règles en Europe et utilisent les aéroports européens (M. Elmandrja fait allusion aux avions de la CIA transportant des présumés terroristes qui ont fait des escales dans les aéroports européens), alors on peut imaginer ce qu’ils font dans les pays du Tiers-Monde. J’étais l’un des premiers à saluer ce qu’on appelle la société de l’information mais cette société du savoir s’est soudainement transformée en société du renseignement. Les milliards de dollars qui sont attribués au renseignement auraient pu aller au développement, à la santé, à l’éducation mais servent à pratiquer toutes sortes d’espionnages, à orienter l’information, à créer de la désinformation.

Vous estimez qu’aujourd’hui les Nations Unies ne constituent plus un rempart contre ces dérives…
C’est inacceptable que Ban Ki-Moon (nouveau Secrétaire général des Nations Unies) ne condamne pas la peine de mort et justifie implicitement l’exécution de Saddam Hussein. J’ai quitté le système des Nations Unies en 1981 car le vent tournait et l’hégémonie américaine débutait. M. Perez de Cuellar (secrétaire général de l’ONU de 1982 à 1991) est arrivé et a mis l’ONU dans un état comateux, puis M. Boutros-Ghali (1992-1996) l’a mise à mort et Kofi Annan l’a enterrée. Ban Ki-Moon a maintenant enseveli la tombe des Nations Unies. Aujourd’hui, il n’y a plus d’instrument qui établisse des normes et les fasse respecter. Toutes les valeurs de la coopération internationale sont mises à terre.

Pour vous, la situation actuelle en Irak est-elle le fruit de ce que vous avez appelé dès 1991 une «guerre civilisationnelle»?
Un jour, George Bush a déclaré : «nous ne permettrons jamais qu’un pays ou une puissance affecte notre système de valeurs et notre mode de vie». De son côté, l’Irak est l’un des rares pays arabo-musulmans à avoir éliminé l’analphabétisme, à s’être doté d’un excellent enseignement supérieur, un des rares pays dont le passé remonte à plus de 4 000 ans. C’était aussi un pays où la créativité existait et s’exprimait au travers de la peinture, de la poésie et du théâtre, ce qui était contradictoire avec son régime autoritaire. L’Irak investissait également dans la recherche et le développement bien plus que tous les pays arabes réunis. Mais les capacités technologiques ainsi développées mettaient en danger Israël. Or, il n’est pas permis de toucher à la capacité d’Israël qui a le droit d’avoir des missiles à ogives nucléaires. Dès qu’un pays arabe ou musulman s’amuse à développer du nucléaire, même civil, les réactions ne tardent pas. Par contre, la semaine dernière, l’Union européenne a recommandé aux pays européens de se mettre à l’énergie nucléaire…

D’un point de vue «civilisationnel», quel danger représentait l’Irak pour l’Occident ?
Son développement préparait à une véritable démocratie et aucune puissance occidentale n’est prête à tolérer un système démocratique dans un pays musulman, arabe ou même du Tiers-Monde. Il y a quelques exceptions en Amérique Latine mais ces pays ont des valeurs judéo-chrétiennes.

  Pourtant l’Occident, Etats-Unis en tête, prône la démocratie. Quelles sont les conséquences de cette contradiction ?
La crédibilité de l’Occident comme défenseur de la démocratie est morte dans le Tiers-Monde. Hormis l’Allemagne et le Vatican, les pays européens, qui sont contre la peine de mort, n’ont pas condamné l’exécution de Saddam Hussein. L’Union européenne l’a fait mais à part l’Allemagne, les pays ne se sont pas prononcés individuellement.

Quel est le moteur de cette «guerre civilisationnelle» ?
L’incompréhension par l’Occident de ce qu’est l’islam. Lors d’une émission de télévision en France en 1981, j’ai dit que l’Occident avait trois obsessions : la démographie, l’Islam et le Japon. En 2006, la croissance démographique inquiète moins et le Japon est devenu une peur pour la Chine mais on arrive à négocier avec elle. Reste l’islam qui gagne du terrain. Parce que cette religion n’est pas comprise, y compris par certains musulmans, elle génère de la peur. En 1976, le Vatican a compté le nombre de musulmans qui se sont révélés plus nombreux que les catholiques. Il y a aujourd’hui en Occident une volonté de combattre cet islam sous prétexte qu’il y a du fanatisme. Au lieu de sauvegarder son histoire, sa culture, l’Occident a préféré se mettre au service des Etats-Unis comme un mercenaire.

Pourquoi ?
Parce que l’Occident a peur et parce que les Etats-Unis le protègent. Les Etats-Unis se livrent au même chantage qu’avec le Japon auquel ils disent : «je vous donne le parapluie nucléaire. Vous avez la Corée du Nord qui risque de vous attaquer». Ils font de même avec l’Europe mais lui proposent un parapluie antiterroriste.

Quel remède voyez-vous à cette «guerre civilisationnelle» ?
Ce que j’appelle la communication culturelle : comprendre l’autre. En 1991, j’ai créé le Prix de la communication culturelle Nord/Sud. Chaque année j’essayais de trouver celui qui au Nord avait fait le maximum pour expliquer ce qu’est le Sud et vice-versa. Mais j’ai décidé de transformer ce prix en quelque chose de plus urgent : que les gens du Sud apprennent à défendre leur dignité. Cette année, le prix change de nom pour devenir celui de la Défense de la dignité. Il sera octroyé à des personnes qui auront le plus fait pour combattre l’humiliation. Nous, les gens du Tiers-Monde et du monde arabo-musulman, avons la plus grande part de responsabilité dans ce qui se passe.
C’est-à-dire ?
Nous avons accepté d’être humiliés. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’on ne compte qu’une seule puissance (les Etats-Unis). Pour cette raison, je parle de «méga-impérialisme». Même au temps des Pharaons, de l’Empire romain, grec ou ottoman, il existait des contrepoids.Malheureusement, dans nos pays, il y a une complicité entre les gouvernements du Tiers-Monde et les puissances qui combattent leurs populations. Cette puissance fait aujourd’hui ce qu’elle veut et humilie. Dans le Tiers-Monde, le premier degré de l’humiliation est celle de nos chefs d’Etat. Comment réagissent-ils ? Que fait-on quand on est humilié ? On réalise des opérations de transferts, on humilie ceux qui sont en dessous de vous. Alors nos gouvernants humilient leurs populations. La pire des humiliations, celle du troisième degré, arrive quand ces populations s’auto-humilient en l’acceptant. Mais il y a une limite, un point de rupture. Quand un système est attaqué par une infection, le nombre de globules blancs augmentent, dévorent le nombre de globules rouges, le corps réagit, la fièvre monte. Il y a un point de rupture. Le corps humain a un système d’autodéfense et les corps sociaux aussi. Même les plus démunis ont des réflexes d’autodéfense. Et nous y sommes. Ces populations ne peuvent plus tolérer cette humiliation, ne tolèrent plus que leurs chefs d’Etat ne condamnent pas la mise à mort de Saddam Hussein alors que ce jour-là on a humilié l’islam en exécutant cet homme le jour de la fête du sacrifice. Il existe aussi une petite couche de soi-disant élite qui ne connaît rien de l’Occident et se trouve dans une situation d’aliénation. Ils ignorent leur propre culture comme la culture qu’ils croient pouvoir prendre. Malheureusement enfin, les événements se déroulent sur de longues périodes et, dans les démocraties, les hommes politiques au pouvoir ne pensent qu’aux prochaines élections. Quant au monde arabo-musulman, donnez-moi un seul pays qui ne soit pas une dictature et qui ne soit pas maintenu et protégé par l’Occident.

Etes-vous optimiste pour l’avenir ?
Gandhi a dit un jour en parlant de l’Occident, du colonialisme anglais :
«Ils commencent par vous ignorer, puis ils se moquent de vous, après ils vous combattent et alors vous gagnez» . Gandhi ne parlait pas de la victoire des Indiens sur les Anglais mais de la victoire de l’être humain.

3 décembre 2006

Souira Qdima

C'est à 30 km au sud de Safi, en longeant une route en haute corniche offrant des vues magnifiques , qu'on accède à Souira Qdima. Un petit village de pêcheurs accroché aux Cap du Juif et curieusement épargné par les complexes hôteliers. Le paysage se compose d'une une belle plage de sable fin protégée par un cordon de récifs, des couchers de soleil interminables, une petite forteresse portugaise et une nature verdoyante, qui en font un paradis pour les voyageurs en quête de calme et de romantisme...Mais ce n'est que partie remise !

Comme le site de Taghazout, Souira Qdima a été choisie par le consortium espagnol, Urbagolf, pour y édifier un immense complexe touristique haut de gamme, pour en faire une destination mondiale, capable d'attirer des vacanciers à haut pouvoir d'achat.

Le coût estimatif global du projet s'élève à 2 milliards d'euros, et permettra en coutre la création à court terme de plusieurs milliers d’emplois directs. On prévoit ainsi la construction de 20 hôtels de 4 et 5 étoiles, 8 golfs de 18 trous, des casinos, des clubs d’équitation, des stades polo et hippique, des clubs de tennis, un port de plaisance, des centres commerciaux, des salles de cinéma, un grand centre de thalassothérapie, des bains maures, des villas résidentielles (plus de 3.000), des immeubles résidentiels et touristiques (avec plus de 40.000 appartements), des équipements publics (des écoles, des centres de santé, des administrations, des centres sociaux ou encore culturels). On prévoit même la construction d’un aéroport international.

En attendant la décision de la Primature, jouissez temporairement du calme du site, et faites la promenade jusqu'au niveau de la mer, pour apprécier seul ou en amoureux, les derniers moments de sérénité et de douceur que nous offre Souira Qdima.

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