La délinquance informationnelle de la télévision algérienne
Le wali de la région de Laâyoune-Boujdour- Sakia Lhamra, M. Charki
Draiss, a qualifié d' allégations mensongères manifestes les images
diffusées, mardi soir, par la télévision algérienne sur de prétendues
manifestations dans la ville de Laâyoune.
La télévision
algérienne avait diffusé dans son journal de la soirée du mardi des
images par lesquelles elle tentait d'accréditer l'idée qu'il s'agissait
de manifestations qu'auraient organisées sous un temps pluvieux, des
sahraouis, à l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de la
création du +polisario+.
La télévision algérienne a diffusé ces images alors qu'une délégation
du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme effectuait une visite dans
la région.
M. Draiss a indiqué que "tout ce scénario dénote une maladresse
manifeste dans la mise en scène et dans la conception car, tout
simplement, aucune manifestation ne s'était déroulée à Laâyoune où le
ciel était complètement dégagé, la ville n'ayant pas connu de pluies
depuis plusieurs semaines".
En vérité, la ville de Laâyoune vit, contrairement aux assertions de la
télévision algérienne, dans un climat de stabilité et de quiétude et sa
population vaque à ses occupations quotidiennes en toute liberté, mue
par une forte volonté de s'inscrire dans le processus de développement
multidimensionnel, a souligné M. Draiss.
La presse algérienne, écrite et audiovisuelle, nous a habitués depuis
fort longtemps au mensonge drapé dans l'amalgame quand il s'agit de
relater les faits se déroulant au Maroc, et singulièrement dans ses
provinces sahariennes.
C'est désormais du classique. On en a pris
le pli avec une indifférence dédaigneuse, sauf que cette fois-ci, la
télévision algérienne a rompu toutes les digues de la pudeur, de
l'éthique professionnelle et de l'éthique tout court en rapportant,
montage d'images à l'appui, une prétendue manifestation, mardi à
Laâyoune, ce que la Wilaya de cette ville à démenti formellement,
précisant qu'il s'agit d'une grotesque invention, fruit d'une
imagination bassement fertile.
Cette manifestation se serait même déroulée, selon les images
présentées, sous une pluie battante alors que le Maroc vit depuis
dimanche dernier une vague de chaleur inconnue en pareille époque de
l'année.
La télévision algérienne, à l'instar d'autres titres de presse du pays
voisin, n'a en fait jamais pu, ni su faire la différence entre le
mensonge et les faits vérifiés, entre la réflexion rationnelle et les
impressions fantaisistes.
Aujourd'hui, elle s'est mise en devoir de comploter ouvertement contre
ses propres téléspectateurs algériens d'abord, pour autant qu'elle en
a, contre le Maroc bien évidemment, sa cible privilégiée, sans jamais
se résoudre à comprendre que cette cible est hors de sa portée, que la
bourde caractérisée, ne peut dans tous les cas de figure, supplanter
l'information véridique.
C'est cette tradition de mensonge et de manipulation outrancière qui
est portée à son art suprême puisque la télévision algérienne a mis en
service ses fins monteurs pour un montage d'images condamnable dans les
annales du champ télévisuel universel oubliant ou ne sachant jamais
que, quand elle fait théâtre, la ruse si adroitement confectionnée
soit-elle, ne peut en aucun cas faire mouche.
Il y a une dizaine de jours, des émeutiers, quelque cinq cent
personnes, ont brûlé et saccagé magasins et locaux des services publics
dans la ville algérienne de Maghnia avec, en plus, un affrontement
sanglant avec les forces de l'ordre déployées en masse. La télévision
algérienne n'en avait pas diffusé des images. Peut-être ses monteurs,
ses menteurs et ses cameramen étaient-ils à l'oeuvre en catimini à
Laâyoune.
Quand on est ridicule de nature ou de tempérament, on ne s'en aperçoit
que très rarement. C'est une maxime que nous rappelle aujourd'hui la
télévision algérienne avec son "reportage" à tout point de vue
démentiel.
L'escalade, rien que l'escalade ! C'est le seul terme par lequel on est
en droit de qualifier cette série de dérives de la presse algérienne de
ces derniers mois. Quand on y ajoute le timing choisi par la télévision
algérienne, en l'occurrence la visite au Maroc de membres du Haut
Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'homme, on comprend vite
le désarroi de ceux qui manipulent cette presse toute à leur dévotion.
Quant au consortium des renégats de Tindouf, il ne mérite même pas qu'on en parle, du moins dans ce registre.
MAP