La culture du palmier dattier menacée par le bayoud

La culture du palmier dattier en Algérie s’étend sur une superficie de 160 000 hectares et la production nationale de datte s’élève à 500 000 tonnes annuellement, dont 230 000 tonnes de la variété deglet nour. Cependant, la filière est sérieusement menacée par «la fusariose qui prend des proportions alarmantes dans les pays de l’Afrique du Nord.

Appelée localement bayoud, cette maladie est due à un champignon vivant dans le sol et qui se propage dans l’ouest et le centre du pays», a expliqué hier le directeur de la régulation et du développement des produits agricoles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, M. Ammar Assabah.

S’exprimant lors d’une conférence régionale sur la mutagenèse induite et les biotechnologies d’appui pour la protection du palmier dattier contre le bayoud, ce responsable a souligné qu’il s’agit de la plus grave maladie. Elle a touché le Maroc, l’Algérie vers la fin du XIXe siècle et se propage actuellement en Mauritanie, en Egypte, en Israël, en Grèce et en Turquie.

Elle touche toutes les variétés de bonne qualité, y compris la deglet nour qui représente 75 % des dattes algériennes. Depuis son apparition en Algérie, le pays a subi une perte de plus de trois millions d’arbres. Ce fléau est loin d’être écarté et continue sa progression vers d’autres palmeraies, prévient M. Abderrahmane Benkhalifa, professeur à l’Ecole normale supérieure.

Cet intervenant a parlé de 32 communes touchées par le fléau dans l’ouest et le centre du pays, dont les communes de Saoura (Béchar), Gourara (Timimoun), Wahat el Mzab (Ghardaïa). Il a cité deux formes de lutte contre ce fléau : la lutte chimique qui est très répandue, malgré son coût et son impact néfaste sur l’environnement, car son effet est immédiat, et la lutte génétique par la sélection de clones résistants.

Cette méthode est la plus préconisée, mais elle nécessite du temps. M. Benkhalifa a affirmé, à ce propos, qu’un projet régional de lutte contre le bayoud par des techniques de mutagenèse a été lancé en 1995 conjointement par l’Agence internationale de l’énergie atomique et trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).

Le projet vise à induire la résistance au bayoud de certaines variétés dites nobles de palmier dattier, comme deglet nour pour l’Algérie et la Tunisie et mejhoul pour le Maroc. Il convient de rappeler que l’Algérie occupe le cinquième rang des pays producteurs de dattes avec un effectif de 10 millions de palmiers en production dont 3,2 millions de variété deglet nour.

La production nationale est estimée à 40 milliards de dinars, selon M. Assabah. Z. M.

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